Le réseau routier canadien : grand pollueur problématique

Une étude menée par l’Université de Toronto dresse un portrait alarmant de la pollution causée par le réseau routier du pays et sur les dangers qu’ils apportent aux populations environnantes.


Pendant deux ans, les chercheurs de cette université ontarienne, en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada, le ministère ontarien de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs, et Metro Vancouver, ont étudié les émissions relâchées par le réseau routier des grandes villes de Toronto et Vancouver. Il s’agit des grands centres où le plus grand nombre d’habitants réside dans un rayon de moins de 500 mètres des grandes artères routières. Parmi les polluants, on y retrouve, entre autres, du monoxyde et dioxyde de carbone, des métaux, des particules ultrafines et de la suie. Les secteurs situés près des routes achalandées seraient quatre fois plus exposés aux particules ultrafines, d’une grosseur de moins de 100 nanomètres, que les localités éloignées.

Diesel, vents et hiver pointés du doigt

Afin de calculer les gaz émis par les voitures et camions au diesel, les scientifiques ont observé le taux de suie présent dans l’air et le constat alarmant : il est trop élevé autant pour les travailleurs routiers que pour la population en général. Ce sont les camions semi-remorques qui sont les principaux pollueurs au diesel. Selon les chercheurs, réduire le nombre de ces véhicules lourds sur les routes ou s’assurer du bon fonctionnement du système au diesel aiderait à réduire considérablement les émissions de suie dans les grands centres.

Une autre problématique causée par les véhicules au diesel survient pendant l’hiver. En effet, le système de « nettoyage » du diesel, le filtre à particules, n’a pas été développé pour les hivers canadiens. Alors, en période de grand froid, ses propriétés nettoyantes sont diminuées. La concentration de polluants était quatre fois plus élevée lors de journées froides.

Les vents ont également une incidence sur ce taux de pollution. En effet, lors de journées venteuses, la concentration était six fois plus élevée en bordure de route lorsque le vent provient de la source. La situation contraire était observée lors de période de forts vents : le taux est en diminution d’environ quatre fois. Les particules sont davantage dissipées.

Des sources de pollution insoupçonnées

La poussière émise par les plaquettes de frein et les pneus fait aussi partie des microparticules retrouvées en bordure des grandes artères. Cela serait causé par le poids des véhicules qui tend à augmenter puisqu’ils requièrent davantage d’énergie pour s’arrêter complètement. Les camions, fourgonnettes et véhicules utilitaires font partie des plus lourds, mais aussi des plus populaires au Canada. 2018 correspond à la dixième année consécutive où le véhicule le plus vendu au pays est un camion de type « pickup ». Cette tendance contribue donc à l’augmentation des résidus dans l’atmosphère.

Alors, toutes ces sources de pollution aux alentours des grands réseaux routiers cités ci-haut représentent un danger pour la santé des populations. Ils contribuent à l’augmentation du risque de cancer, de l’asthme et des problèmes cardiovasculaires.


À VOIR ÉGALEMENT : Voici à quoi ressemblera le transport urbain du futur