Feux en Australie : sixième plus grand émetteur de CO2 au monde

La saison 2019-20 des feux de forêt en Australie a été sans précédent. Selon un rapport émis par le gouvernement australien, la zone affectée était 50 % plus vaste que toutes zones incendiées par le passé. En fait, c’est du jamais vu depuis que l’on compile ce genre de données (1850). La quantité de dioxyde de carbone que les arbres ont rejetée en brûlant représente la sixième concentration d’émissions de CO2 dans le monde, derrière la Chine, les États-Unis, l’Inde, la Russie et le Japon.

830 millions de tonnes de CO2

C’est la quantité estimée par les autorités que les arbres ont relâchée en brûlant, lors de ces incendies historiques. Si l’on compare avec les émissions annuelles canadiennes, qui se chiffrent à 729 millions de tonnes, tous secteurs d’activités confondues, c’est 100 millions de tonnes de plus. Il faut cependant ajouter que la régénération de la forêt après un feu favorise l'absorption du carbone relâché. Le rapport cite en exemple les feux qui ont ravagé la région de la capitale australienne, Canberra, en 2003. Les arbres en repoussant avaient, en date de 2019, de nouveau consommé ce qui avait été relâché lors des incendies. La régénération naturelle des forêts compense, après quelques années, la superficie précédemment brûlée.

Même si le rapport souligne l'efficacité de la régénération forestière comme puits de carbone, il note aussi que les changements climatiques feront augmenter les risques de sécheresse et, par conséquent, le nombre de feux. Ceci diminuera grandement la capacité des forêts à absorber le CO2. Seule bonne nouvelle pour l’Australie, les émissions issues de catastrophes naturelles ne sont pas comptabilisées dans le bilan carbone que les pays doivent remettre chaque année, lors des négociations internationales sur le climat.

Le carbone : source de vie

Les arbres absorbent le carbone et l’utilisent pour leur croissance. Ce sont les feuilles, ou les aiguilles pour les conifères, qui grâce à la photosynthèse captent le CO2. Une fois absorbé, l’arbre sépare, par des processus biochimiques, les molécules de carbone (C) et les molécules d’oxygène (O2). Il va utiliser le carbone dans ses branches, son tronc et ses racines. Puisqu’il n’a pas besoin des molécules d’oxygène, il va les rejeter. Il va donc remplacer quelque chose de nocif pour l’Homme (CO2) par un élément essentiel à sa survie (O2). Tout au long de sa vie et plus particulièrement pendant les premières années de sa croissance, l’arbre est un puits de carbone très efficace. Quand ils sont groupés, comme dans une forêt, leur efficacité est d’autant augmentée.

Lorsque, après une longue vie, l’arbre meurt et tombe au sol, le processus de décomposition va relâcher tout le carbone que l’arbre aura absorbé durant sa vie. Ce processus peut prendre des années. Pendant ce temps, un autre arbre voit le jour et en grandissant consomme le carbone dispersé par la décomposition de son aîné. Cependant lorsqu’une forêt brûle, tous les arbres relâchent leur carbone en même temps sur une courte période de temps. On assiste alors à une hausse de la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Le gouvernement de Justin Trudeau a promis en septembre 2019 qu’il planterait deux milliards d’arbres pour contrer les effets du changement climatique.