Chaleur et violence : le lien est encore démontré

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De récentes études démontrent qu'il existe un lien entre la chaleur extrême et les comportements violents. Ces études ne font que s'ajouter à plusieurs autres qui, depuis des décennies, font état d'un lien étonnant entre la température ambiante et l'agressivité des humains.

Des études récentes ont démontré un lien entre la température et la violence. L'une d'elle s'est penché sur le cas de la ville de Los Angeles de 2010 à 2017.

Selon l’étude, le crime en général augmente de 2,2 % en moyenne lors de journées atteignant plus de 29,4 degrés Celsius. Toutefois, les crimes violents, comme l’homicide, l’agression ou le viol, augmentent en moyenne de 5,7 %.

Les chercheurs ont aussi contrôlé deux facteurs qui auraient pu influencer les données : les jours d’école publique et l’activité sociale en se fiant au volume général du trafic.

Le crime contre la propriété, comme le vol, n’est quant à lui pas affecté par la chaleur, du moins dans ce cas-ci.

Une autre étude qui se penche sur le cas du terrorisme parvient à des conclusions semblables.

On observe que les attaques terroristes sont plus communes lors des journées plus chaudes, mais génèrent aussi plus de victimes par attaque.

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Une corrélation positive documentée depuis des décennies

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Le lien entre la chaleur inconfortable et les comportements violents et agressifs est connu des criminologues et sociologues depuis des décennies.

Dès 1992, une étude britannique constatait des résultats semblables et trouvait même un lien positif avec le crime contre la propriété. En 1990, une revue de littérature constatait un lien significatif entre les agressions et les températures ambiantes élevées.

De manière très troublante, une des études retenues dans cette dernière démontrait même une corrélation positive significative entre les dates aux températures les plus chaudes et les dates ayant connu les pires agressions dans les 16 villes américaines analysées. Dit plus simplement, les pires journées de chaleur concordaient souvent avec les journées ayant connu le plus d’agressions.

Une explication commune est que des températures plus clémentes et estivales incitent les gens à passer davantage de temps à l’extérieur dans des endroits publics. De la sorte, les rencontres sociales fortuites qui peuvent dégénérer en violence ont plus de chance de se produire.

Toutefois, dans le cadre d’une étude expérimentale en laboratoire aux États-Unis et au Kenya, les participants démontraient « une augmentation du plaisir de détruire » lorsque soumis à des températures ambiantes augmentées.

Une autre revue de littérature publiée par Science établit également des corrélations positives entre la violence interpersonnelle et sociale et les anomalies de chaleur et de précipitations. Dit autrement, plus la chaleur était extrême, et plus les précipitations déviaient significativement des normales vers le haut, plus la violence entre des personnes, mais aussi des groupes sociaux augmentait.

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Qu'est-ce que cela veut dire dans le contexte d'un climat en réchauffement ?

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Il va sans dire qu’il s’agit là de constats inquiétants dans le contexte d’un climat en réchauffement, à l’intérieur duquel les températures ambiantes sont appelées à être plus souvent accablantes.

L’année 2018 est la quatrième année la plus chaude jamais enregistrée sur le plan de la température moyenne de surface globale. En fait, les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées sont 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018. Également, 18 des 19 années les plus chaudes enregistrées ont eu lieu depuis 2001.

Source : Science, Washington Post, New York Times, The National Bureau of Economic Research

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