Blocages atmosphériques : la réalité de demain

Selon une étude de l’université Rice à Houston, les changements climatiques vont augmenter la taille et l’intensité des anticyclones, ce qui augmentera aussi les blocages atmosphériques en nombre et en intensité.

Modifier le courant-jet

Quand on parle de « blocage », on parle d’une situation qui évolue peu parce que le courant-jet, qui normalement a une trajectoire ouest-est, emprunte plutôt une forme de méandre avec certaines portions qui se déplacent dans un axe nord-sud. On dit alors que la circulation est méridionale. Dans certains cas, ces blocages peuvent durer des jours, voire des semaines. Cette modification de la circulation atmosphérique est une des composantes responsables des vagues de chaleur en été et des vagues de froid en hiver.

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Le courant-jet se forme à la jonction de masses d’air différentes. Plus ces masses offrent un grand écart au niveau des températures, plus le courant-jet sera actif. Depuis quelques années, on parle beaucoup du vortex polaire. Normalement circonscrit sur les pôles par un jet polaire très actif, il a commencé à migrer vers le sud à cause du réchauffement de l’Arctique. En effet, puisque l’Arctique se réchauffe, la différence de température entre le pôle Nord et nos latitudes est moins grande. Ceci a pour effet de ralentir le jet polaire, lui permettant ainsi de se déformer plus facilement.

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C’est alors qu’on l’observe formant plusieurs méandres. Selon Jean-Christophe Vincendon, chef prévisionniste à Météo-France, « c’est dans ce type de circulation qu’on va rencontrer le plus de probabilités d’événements extrêmes, comme les vagues de chaleur qui frappent l’Europe de l’Ouest chaque été ».

Plus de CO2, plus de blocages

Ce patron plus sinueux de la circulation du courant-jet crée un blocage en altitude qui a des répercussions sur le déplacement des dépressions et des anticyclones. Toujours selon le prévisionniste, il y a un lien direct entre la circulation atmosphérique et la concentration de CO2. « Les modèles montrent que plus il y a de carbone, plus la circulation est modifiée et que le courant-jet se forme de plus en plus au nord et devient plus fréquemment sinueux ». Blocage ne veut pas toujours dire chaleur. Dans sa prévision saisonnière, MétéoMédia parle d’un hiver plus froid que la normale, à cause d’une circulation qui favorisera plus facilement un blocage avec une crête dans le jet aux deux extrémités du pays. Ce qui, par défaut, nous situe dans un creux où l’air plus froid du nord arrive plus facilement chez nous.

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