« On a beaucoup d’entraide, c’est extraordinaire »

Sécurite Civile- MM

Chaque printemps, les citoyens de l’île d’Embarras — une petite île à Sainte-Anne-de-Sorel, en Montérégie — retiennent leur souffle. Le départ de l’hiver rime avec fonte de neige, ce qui signifie que le lac Saint-Pierre, bordé de plusieurs dizaines de maisons, sort de son lit.


Déjà, dans les premiers jours du mois d’avril, on observe des sous-bois entièrement inondés, les troncs détrempés par l’arrivée du printemps. Certaines zones sont même déjà sous l’eau : on perçoit au loin une voiture entièrement entourée d’eau, à l’île aux Fantômes, qui se trouve à proximité de l’île d’Embarras. Sur cette petite île, les deux côtés se trouvent sous le niveau de l’eau. C’est une donc une évidence ; chaque printemps, il faut sortir le gilet de sauvetage jusqu’à ce que les beaux jours fassent disparaître toute cette eau qui les entoure.

La grande proximité avec le lac Saint-Pierre a encouragé la majorité des résidents à opter pour des maisons sur pilotis. D’autres, comme Nancy Allard, ont plutôt décidé d’avoir un sous-sol qui sert de vide sanitaire pour que l’eau puisse s’introduire dans la maison sans trop de dégâts matériels. « C’est un sous-sol qui est fait pour être inondé. Pendant les inondations, on ouvre la trappe et on espère que le niveau ne montera pas trop haut », note celle qui en est à son quatrième printemps dans la région.

Plans multiples

Même ses six poules rousses ont été placées dans un enclos surélevé pour qu’elles ne soient pas englouties par les eaux au moment des crues. « On a aussi un plan B et un plan C ; si ça ne fait pas, elles vont aller dans la véranda, et sinon, chez ma nièce », explique-t-elle. Il est donc important d’avoir plusieurs plans lors des inondations pour ne pas être pris au dépourvu. « On a beaucoup d’entraide à Sainte-Anne, c’est extraordinaire. Quand ils ont su que j’étais nouvelle et paniquée parce que l’eau était montée jusqu'au-dessus de mon stationnement et que l'eau coulait dans mon sous-sol comme une chute, des gens sont arrivés avec des sacs de sable », explique-t-elle.

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