Mars au Québec : un mois déroutant, un printemps qui se cherche

L'hiver a été un festival de records de chaleur. Mars a aussi été marqué par la douceur, mais le mois a pris une drôle de tournure. Bilan.


Un printemps pressé

Douceur, chaleur, tiédeur, absence de gel, peu importe comment on le dit, le froid a brillé par son absence depuis décembre 2023. La plupart des régions ont eu des températures de 3 degrés et plus au-dessus des normales de saison. Le mois de mars n'a pas fait exception. Il a été le mois de mars le plus chaud à Montréal, par exemple, depuis le printemps érable en 2012. Les températures du mois ont été environ 4 degrés au-dessus des normales au Québec.

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Mais quelque chose d'un peu déroutant s'est produit en mars 2024. La première moitié du mois a été la plus douce en plus de 80 ans dans le sud du Québec, avec une anomalie de 7 degrés sur les 15 jours à Montréal. Le printemps s’est installé de façon fulgurante. Plusieurs records ont été battus, et ce, au cours des 15 premiers jours du mois.

Le printemps change d'idée

Puis d'un coup, tout a été chamboulé. De manière assez subite et nette, les températures ont effectué un demi-tour comme pour rebrousser chemin vers l'hiver. Alors que l'hiver cède habituellement sa place au printemps durant cette période, la deuxième moitié du mois de mars a été plus froide que les 15 premiers jours. En temps normal, la fin du mois est 4 degrés de plus que la première moitié. Le soleil qui prend du galon réchauffe normalement de façon appréciable. Mais c'est presque exactement le contraire qui est arrivé. Un scénario qui ne s'est produit que 9 fois à Montréal en plus de 80 ans, soit depuis 1942. Ce passage à vide vers le froid en mars 2024 nous a permis de connaître une séquence de 90 heures sous le point de congélation à Montréal, du 20 au 24 mars. C'était la plus longue séquence post-équinoxe du genre depuis mars 2014.

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Étrange équinoxe

Avec cet étrange virage vers le froid est arrivée la neige. Le mois de mars était jusque-là marqué par un déficit de neige pour la plupart des régions. Mais un blitz de bordées à compter du 17 mars a frappé le Québec. Cinq bordées au cours du mois, ce qui est plus que la normale. Certains y ont goûté plus que d'autres. À Montréal, par exemple, il y a eu moins de neige que d'habitude en mars. C'est aussi le cas dans plusieurs régions. En Outaouais, seulement 5 cm de neige sont tombés durant tout le mois de mars; moins de 15 % de la normale de 39 cm.

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Reprendre le retard

La Gaspésie cependant a remporté le gros lot du mois de mars. Gaspé a reçu près du double des accumulations de neige normales pour un mois de mars : 164 cm de neige, alors que la moyenne est de 82,6 cm. C'est tout près du record de 186,9 cm de 1971. En fait, il est tombé plus de neige durant le mois de mars qu'au cours de tout le reste de l'hiver. D'octobre à février, Gaspé avait reçu un maigre 162,7 cm de neige. C'est plus de 100 cm de moins que la moyenne pour cette période.

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Néanmoins, tout le Québec est en déficit de neige pour la saison. Il est quand même notable que la neige au sol soit plus abondante en cette fin de mois qu’au début en Gaspésie et sur la Côte-Nord. Les bordées de mars ont su pousser l'épaisseur de neige au-dessus de la normale temporairement en Gaspésie, mais la pluie des derniers jours a de nouveau aminci le tapis blanc. Ailleurs, dans le sud du Québec épargné par les dernières bordées, les premières pousses de tiges de fleurs ont commencé à sortir de terre.

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