2023 : où est passée la glace de mer?

2023 est une année record pour la glace marine : l’équivalent de la superficie du Québec manque à l’appel en Antarctique. État des lieux.


Les records se succèdent en 2023

Sur les dix mois écoulés en 2023, sept d’entre eux ont relevé la plus petite étendue de glace jamais enregistrée. Jusqu’à maintenant, l’équivalent de la superficie du Québec a disparu.

Parmi eux, le record de septembre se distingue puisqu’il s’agit de la fin de l’hiver dans l’hémisphère Sud. Habituellement, c’est la période où la glace marine atteint son maximum. Or, il manque 9,8 % cette année, soit beaucoup plus que les anciens records qui étaient environ 5 % sous la normale.

ANTARCTIQUE1 - Records

Ce record s’inscrit dans une tendance qui s’observe depuis 2014, une année où le couvert de glace était particulièrement haut. Alors qu’il augmentait généralement de 1 % par décennie, la situation semble s’être inversée depuis cette année charnière.

ANTARCTIQUE2 - Étendue

Pourquoi le couvert de glace est-il si bas en 2023?

Outre les anomalies de températures, des scientifiques cherchent encore des réponses pour expliquer cette année record. Plusieurs facteurs sont toutefois connus pour accélérer la fonte des glaces et constituent de bons indices :

1. La température élevée des eaux de surface : Le réchauffement des couches d’eau superficielles est directement lié à la fonte des glaces.

2. Le mouvement des glaces : la banquise peut être brassée lors de fortes tempêtes et se faire pousser plus au nord où elle fondra.

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3. Transfert de chaleur avec les eaux de surface : les échanges de chaleur entre les différentes couches de la colonne d’eau peuvent également jouer un rôle dans la fonte de la banquise.

ANTARCTIQUE3 - Anomalie positive

Disparition de la banquise d’été en Arctique

Direction le pôle Nord où les constats sont tout aussi alarmants. En 2023, l’Arctique enregistre la sixième plus faible surface de glace depuis 44 ans, moment auquel on a commencé à prendre des mesures.

Plus généralement, la glace d’été dans cette partie du monde pourrait disparaître d’ici la décennie 2030, avec moins de 1 million de kilomètres carrés restants. C’est ce que prédisent plusieurs scientifiques dans une étude canadienne publiée en juin 2023 dans la revue Nature.

Avec la collaboration d'Alexandra Giroux, météorologue.


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