Votre téléphone pourrait brouiller les prévisions météo

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Le réseau de communication mobile de prochaine génération 5G va apparaître au Canada dès 2020. L’Internet sur votre téléphone sera alors jusqu’à 100 fois plus performant qu’aujourd’hui.

Mais les fréquences utilisées par cette technologie pourraient tromper les satellites d’observation de la Terre. Ce qui conduirait les modèles météorologiques à faire des prévisions inexactes, selon des scientifiques dans un article de la revue Nature.

Aux États-Unis, le gouvernement, via la Commission fédérale des communications (FCC) a mis aux enchères les gammes de fréquences qui seront utilisées pour le 5G. Mais celles-ci sont très près de celles dont se servent certains satellites météo, d’où un risque d’interférence avec certaines données récoltées pour établir les modèles de prévision.

Par exemple, explique la revue scientifique, la vapeur d’eau dans l’atmosphère émet un faible signal à une fréquence de 23,8 gigahertz, capté par les satellites d’observation de la Terre. Une station 5G émettant presque à la même fréquence enverrait un faux signal qu’il serait impossible de distinguer du signal « naturel » de la vapeur d’eau.

Comme avoir un voisin bruyant

La situation ressemble à avoir un voisin bruyant, métaphorise le météorologue de l’Université Wisconsin-Madison Jordan Gerth, cité par Nature. Si cette personne joue de la musique fort, une grande partie du bruit va probablement traverser le mur et pénétrer dans votre appartement. Mais si vous réussissez à persuader la personne de baisser sa musique, vous pourrez dormir plus paisiblement.

Avantage au commerce ou à la science ?

La tension est grandissante entre les besoins commerciaux et ceux des missions scientifiques. La FCC prévoit commencer sa prochaine mise aux enchères, la plus importante de l’histoire du pays, en décembre. Elle inclura trois autres bandes de fréquence, dont certaines sont utilisées par des satellites d’observation de la pluie, de la glace de mer et des nuages.

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