Québec : 72 °C du plus chaud au plus froid en avril !

Avril est de tous les mois un des plus écartelés en termes de conditions extrêmes. Il nous offre le pire des deux pôles du climat du Québec, il peut à la fois se prendre pour le cœur de l’hiver autant que pour le pic de l’été. À travers les années, on a ainsi connu un -40 °C, mais aussi un 32 °C !

Le grand froid

C'est à Bonnard, dans le Nord-du-Québec, que le record de froid pour une journée d'avril a été écrit : -40 °C donc, c'était le 2 avril 1994. Cette marque est établie au terme de l’hiver le plus froid que l’on ait connu dans le sud du Québec. Plus près de nous, en 2015, Saint-Benoît-du-Lac, aux abords du lac Memphrémagog, avait failli décrocher « la médaille d'or », avec -34,4 °C. « C'était à la suite d'un hiver polaire dans lequel le Québec avait fait figure de village gaulois frigorifié dans un monde en chaleur », métaphorise Réjean Ouimet, expert météorologue à MétéoMédia.

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La chaleur estivale

Hemmingford et Saint-Anicet : 32 °C le 27 avril 2009. Ce record qui va fêter ses dix ans est issu d'une montée de chaleur qui n'aura duré qu'une journée. Une telle chaleur de début de saison est généralement sèche, donc l'air se refroidit vite la nuit.

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72 degrés entre le plus froid et le plus chaud observé en avril, peu de régions du monde peuvent se vanter d’avoir un si grand écart pour l’année au complet, alors vous rendez-vous compte dans un même mois…

Un déluge pire que celui du Saguenay de 1996

Avant de passer au régime d’été avec ses orages et précipitations soutenues, mais de courte durée, avril peut nous offrir une combinaison particulièrement explosive avec des dépressions qui stagnent en profitant de la chaleur pour produire des quantités astronomiques de précipitations. Ce fut le cas en 1980 en Gaspésie. Les 23 et 24 avril, un déluge à Gaspé a été mesuré à 253,1 mm de pluie (108,9 mm le 23; 244,2 mm le lendemain). C'était du jamais vu en avril. Conséquences : des ponts ont été emportés par les inondations et plusieurs familles ont été obligées d'évacuer leur demeure.

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Cette chute de pluie difficilement concevable a posé les bases du record absolu de pluie mensuelle au Québec (350,7 mm), tous mois confondus. Même le déluge du Saguenay vient derrière (313 mm en juillet 1996).

Une tornade hâtive

Les premiers orages de la saison 1994 sont dévastateurs. Le 26 avril, des premiers coups de tonnerre font place à des tornades le lendemain en après-midi au nord de Montréal. Il a suffi d’une température de 22 °C et beaucoup d'humidité pour que la nature se déchaîne. Des rafales à 130 km/h font de la tornade de Lorraine le premier événement violent d’un été extraordinairement actif puisqu’on va dénombrer quinze tornades au cours de la saison (contre cinq à six en moyenne par an dans la province). La première survient habituellement en juin, de concert avec les premières fortes chaleurs.

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