Ouragans : 2019, une saison moins active ?

Alors que la saison des ouragans commence officiellement le 1er juin, chaque année en avril une première tendance des prévisions des ouragans est dévoilée par l’université du Colorado. Voyez ce que nous réserve cette saison 2019.

Après avoir analysé plusieurs facteurs, Phililip J. Klotzbach et ses collègues anticipent une saison des ouragans légèrement moins active que d’habitude. Alors qu’en moyenne, on retrouve dans l’Atlantique douze tempêtes tropicales, six ouragans dont trois majeurs, cette année treize tempêtes tropicales dont cinq ouragans et deux majeurs sont prévus.

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On rappelle qu’il suffit qu’un système touche terre et laisse de nombreux dommages pour qu’une année soit active même si le nombre de systèmes formés est inférieur à la normale. C’est pour cela que la recherche réalisée par l’université du Colorado se concentre de plus en plus sur les probabilités que ces tempêtes touchent terre. Cette année, 64 % des ouragans formés pourraient toucher terre aux États-Unis (avec des risques qu’ils remontent vers le Québec) et 53 % pourraient affecter les Caraïbes. Bonne nouvelle puisque ces probabilités sont sous les normales.

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Voici les grands joueurs de cette prévision 2019 :

1. El Niño

El Niño et La Niña influencent la saison des ouragans. Lorsque nous sommes en phase El Niño, comme c’est le cas actuellement, on observe généralement une saison calme, alors que c'est l'inverse durant La Niña. Deux tiers des modèles prévoient qu'El Niño persistera jusqu’en septembre. Alors qu’il pourrait se renforcer au cours de l’été, on estime qu’il devrait demeurer faible pendant le pic de la saison, qui se déroule d’août à octobre.

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2. Températures des eaux dans l’Atlantique

La source d’énergie principale des ouragans est la chaleur de l’eau océanique. Or, la température de l’eau dans le bassin atlantique (image ci-dessous) est actuellement caractérisée par :

  • Une température de l’eau légèrement sous les normales dans la zone tropicale de l’Atlantique

  • Une anomalie froide dans le nord de l’Atlantique

  • Une anomalie chaude le long de la côte est américaine

Alors que l’évolution de la température des eaux dans l’Atlantique durant le pic de la saison reste incertaine, la relative fraîcheur actuelle (on relève les températures les moins chaudes des trois dernières années) explique en partie cette prévision de l’université du Colorado.

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3. Années analogues

Un facteur important aussi lors d’une prévision est de se référer aux années précédentes lors desquelles les océans et l’atmosphère correspondaient le plus que possible aux conditions actuelles. On peut alors analyser les saisons et en faire une moyenne. Phililip J. Klotzbach a sélectionné les années suivantes : 2009, 2002, 1991, 1987 et 1969. La moyenne de ces années a permis d’établir le nombre de tempêtes tropicales et d’ouragans prévu cette année.

4. Modèles

En plus de l’analyse des modèles, un nouveau modèle hybride a été créé afin de prédire les conditions en juillet de trois facteurs importants : les vents de surface zonaux au niveau des Caraïbes, la température de l’eau au nord-est des côtes de l’Afrique et les vents zonaux en altitude en Afrique. Ce modèle prévoit que deux de ces facteurs sont associés à une saison relativement calme.

  • Noms 2019 prévus

noms2019oura
  • Échelle Saffir-Simpson

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  • Les années précédentes

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Source : Université du Colorado