L’hiver très doux a une conséquence majeure au Québec

Bonne nouvelle en Arctique : le couvert de glace a (enfin) pris de l'expansion après une série de records inquiétants ! Le 11 février, on enregistrait une superficie de 14 698 millions de kilomètres carrés, soit une première depuis 2009. Petite victoire pour cette région extrêmement affectée par le réchauffement planétaire. Du côté du Québec, cependant on se retrouve en déficit.

Ces derniers mois ou encore années, l’étendue de glace dans la région arctique a fait beaucoup parler d’elle puisqu’elle se retrouve sans cesse record ou dans le top trois des superficies les plus faibles jamais enregistrées. À la fin du mois de janvier, elle s’est retrouvée en huitième position des superficies les plus petites.

RANG

Début février : étendue de la glace en Arctique à son meilleur depuis longtemps

GLACE 1

En ce début février, c’est une bonne nouvelle pour ces régions puisque l’étendue de glace en Arctique ne s’est jamais retrouvée aussi près des normales depuis 2009 ! Le 11 février, la glace s’étend sur 14 698 millions de kilomètres carrés. Elle reste encore loin de la normale de 15 252 millions de kilomètres carrés, mais cela est déjà une petite victoire même si cela ne reste que superficiel.

GLACE 2

Alors que le vortex polaire s’est fait très timide au Québec, il est resté confiné vers le pôle Nord. Des températures très froides ont permis à la glace de se reformer. L’Alaska a connu en janvier son premier mois sous les normales depuis mars 2017. Une excellente nouvelle pour la mer de Béring qui était libre de glace encore au début du mois de novembre. Elle a enfin retrouvé une surface solide et se situe près des normales.

bering

Crédit : ACCAP

Manque de glace dans l’Est canadien

La carte ci-dessous est une observation de l’étendue de glace ce 11 février par rapport à la normale.

GLACE 6

Alors que la glace s’est reformée du côté de l’Alaska, dans l’Est canadien, c’est une autre histoire. La douceur a dominé au cours de la saison hivernale et devrait persister jusqu'à la fin février. Le manque de glace en est le témoignage. De plus, même si le vortex polaire est descendu de temps en temps, la glace nouvellement formée s’est brisée lors du passage de récentes tempêtes intenses dans les Maritimes.

Le contenu continue ci-dessous

L’image ci-dessous souligne en rouge les régions en déficit de glace. Crédit : Environnement Canada.

env

Évolution de la glace en Arctique, pouvons-nous nous réjouir ?

Il est vrai que la glace en Arctique a fait une nette progression au cours des derniers jours. Mais cette observation est superficielle. En effet, bien que l’étendue de glace de mer soit importante à suivre, un autre paramètre l’est encore plus : l'épaisseur de glace. Cette glace toute nouvelle est très mince et peut se briser facilement lors de tempêtes ou même fondre rapidement lors des mois les plus doux à venir. Ce sont les glaces les plus anciennes, et donc plus épaisses qui peuvent survivre très longtemps. Malheureusement, aucun rebond d’épaisseur n’a été observé au cours des dernières années et bien au contraire.

CICE curve thick LA EN 20200211

2020 se retrouve parmi les pires années en termes de volume de glace depuis les 40 dernières années. La glace qui survit toute l’année a tendance à être de plus en plus mince et est susceptible de disparaître.

Voilà pourquoi il est important de ne pas confondre le climat et la météo. La météo est une variation à court terme tout comme les températures froides enregistrées en ce moment près des pôles qui ont permis la reconstruction de la glace. Mais le climat est une variation à long terme, on utilise souvent des observations sur 30 ans afin de suivre son évolution. Et l’Arctique est la région la plus préoccupante, car c’est elle qui se réchauffe le plus vite.

À VOIR ÉGALEMENT : Les plus grandes quantités de pluie en 30 ans éteignent les feux