Hiver clément : le Québec pourrait-il payer le prix au printemps?

Un hiver clément et un printemps détestable, c'est possible? Réponse ici.


Un prix à payer?

La question se pose : est-ce qu'un hiver doux mène le Québec vers un printemps doux? Inversement, après avoir connu une saison aussi clémente, peut-on s'attendre au pire entre le 1er mars et le 31 mai? Notre expert Réjean Ouimet a trouvé des situations comparables parmi les 30 dernières années. Les résultats sont très encourageants.

« Le résultat est assez probant : quand on a un hiver doux, celui-ci laisse des traces, estime Réjean Ouimet, météorologue. Deux fois sur trois, le printemps est marqué par la douceur. Il est intéressant de noter que la fréquence des mois du printemps qui seront plus doux que la normale est la plus grande en mars. Ce qui s'est avéré du côté des printemps qui ont tendance à être hâtifs au terme d’un hiver doux. »

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La douceur règne

Les mécanismes en place qui influencent l'allure de l'hiver en ce qui concerne les températures ont tendance à persister la saison suivante. De fait, un hiver très doux, comme c'est le cas cette année, risque de mener à un printemps de même nature. Selon les différentes régions répertoriées, les probabilités que cette situation se produise sont très élevées.

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Pas de neige

À Montréal, l'idée de recevoir une bordée au printemps peut déplaire à plusieurs. Ceci est très représentatif du concept de « payer le prix » pour un hiver peu neigeux. Un printemps qui se venge ne représente pas un scénario souhaitable, mais ce n'est heureusement pas celui qui est privilégié dans les cas répertoriés.

« Autre trait de l’hiver en cours, c’est son absence de neige significative, poursuit Réjean Ouimet. Le retour sur les 30 derniers hivers permet de déceler les moins neigeux. Ceux-ci ont tendance à être suivis de printemps sans grosses quantités de neige. C’est pratiquement le triple en probabilité de vivre une continuité par rapport à un renversement de tendance qui nous vaudrait un printemps enterré de neige. »

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Trois caractéristiques

Cette année, l'hiver a été caractérisé par la douceur, le manque de neige, mais aussi par des précipitations plus abondantes. La bonne nouvelle, c'est que notre expert a répertorié des situations semblables parmi les 30 dernières années. En considérant la corrélation entre un tel hiver et le printemps suivant, les nouvelles sont excellentes pour ce qui nous attend.

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« On retrouve quatre hivers similaires, précise Réjean Ouimet. On a 1991, 1998, 2006 et 2016. Parmi ceux-ci : deux hivers El Niño fort (1998 et 2016). Le phénomène El Niño exerce aussi son influence en 2024. Le résultat de ces années pour le printemps : encore deux caractéristiques qui font qu’un printemps est agréable. Il s'agit de la chaleur et du déficit de neige. »

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Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Nicolas Lessard, météorologues.


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