S’aventurer dans les sentiers fermés au printemps, ce n’est pas une bonne idée!

Plusieurs sentiers de randonnée pédestre sont fermés en cette période de l’année. Cette fermeture temporaire peut parfois être décevante, mais elle a une raison d’être.

La saison printanière est marquée par l’éveil de la nature. Soudainement, nous aussi on s’éveille et l’envie de s’évader en pleine nature se fait d’autant plus ressentir. Nous sommes prêts à gravir les plus hauts sommets!

Malheureusement pour nous, plusieurs sentiers de randonnée pédestre sont fermés en cette période de l’année. Cette fermeture temporaire peut parfois être décevante, mais elle a une raison d’être.

Chaque réglementation est mise en place avec un objectif de conservation et de préservation des écosystèmes. Pour en savoir plus, nous sommes allés à la rencontre d’Anne-Sophie Nadeau, coordonnatrice des activités et des services à la réserve naturelle Gault à Mont-Saint-Hilaire.

Pourquoi les sentiers sont-ils fermés au printemps?

Durant la période de dégel, les milieux naturels sont fragilisés. La fonte des neiges et la pluie diminuent la capacité de drainage du sol et rendent les sentiers boueux ou recouverts d’eau. Il est tentant d’éviter les mares de boue et d’eau en sortant du sentier. En faisant cela, on piétine la végétation environnante, ce qui compacte les sols. Autrement dit, on contribue à l’érosion, à l’élargissement et à la destruction du sentier.

Est-ce abusif de parler de « destruction des sols »?

Bien que le mot destruction porte une forte connotation, il est à point dans ce contexte. Le printemps est un moment critique pour les plantes, puisque c’est pendant cette période de dégel que la végétation se régénère. La compaction des sols causée par les piétinements empêche les racines des plantes et des arbres de circuler librement dans ces sols. En ce sens, la pousse est interrompue et la régénération est alors impossible.

Et si on restait dans les sentiers?

Ce n’est pas fou, mais malencontreusement, il s’agit d’une roue sans fin. Le sol détrempé et ramolli en raison du dégel sera imprégné de vos pas et de ceux des autres. Ils se rempliront d’eau et le sentier prendra ainsi l’allure d'ornières et sera impraticable. Il y a donc de fortes chances que les randonneurs qui vous succèdent empruntent les bordures du sentier… Nous voilà de retour à la case départ : élargissement du sentier, compaction du sol suivi de la mort hâtive de certains végétaux.

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Qu’en est-il de la protection de la faune?

Le printemps rime avec période de reproduction et de nidification chez certaines espèces d’animaux. Le faucon pèlerin, par exemple, fait partie des oiseaux qui sont sensibles au dérangement humain. Il a besoin de calme et d’espace pour se reproduire et pour élever ses petits. De plus, certains oiseaux tels que l’alouette nichent au sol. Pour éviter de les perturber et de détruire leur abri, il est préférable de respecter la réglementation à cet effet.

Selon les observations de Mme Nadeau, trop de randonneurs tentent d’approcher les animaux et c’est un comportement que nous devons éviter à tout prix. Elle explique que certains animaux comme les cerfs de Virginie n’ont pas d’odeur à leur naissance, ce qui les protège de leurs prédateurs. Pour notre part, nous portons une odeur. Alors, lorsqu’on touche à un faon ou à un oisillon, nous lui transmettons notre odeur, mettant ainsi sa vie en péril. Si les prédateurs ne mettent pas la patte dessus, il est possible que leur mère les abandonne.

Il est donc préférable d’attendre l’assèchement du sol et la réouverture de certains sentiers avant de s’y aventurer. Entre-temps, profitez bien des premiers 20 degrés de la saison pour explorer et observer la nature qui se renouvelle dans les sentiers balisés et accessibles.

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