La teneur en oxygène continue de baisser dans le golfe du Saint-Laurent

Des biologistes de l’Institut Maurice-Lamontagne, affilié à Pêches et Océans Canada, ont fait part de plusieurs constats inquiétants, cette semaine.


L’oxygène dans les profondeurs du golfe du Saint-Laurent a diminué de 50 % depuis les années 1970. Des concentrations records de seulement 15 % d’oxygène ont aussi été enregistrées à 300 mètres de profondeur dans l’estuaire. En comparaison, on recensait un taux de 20 % au début des années 2000.

Le fleuve Saint-Laurent

Ces constatations sont le reflet bien réel des impacts des changements climatiques dans le golfe du Saint-Laurent.

Deux fautifs principaux pointés du doigt

Si les biologistes de l’Institut Maurice-Lamontagne ont mentionné que différents éléments ont mené à cette situation, deux facteurs principaux ressortent toutefois : l’augmentation de la température des eaux et l’apport plus abondant de matières organiques.

On se rappellera qu’en 2019, le ministère des Pêches et des Océans avait enregistré une température maximale de 6,6 °C dans les profondeurs du golfe, ce qui équivalait à une hausse de 1,4 degré en dix ans. Cette augmentation de la température de l’eau n’est pas anodine, puisque l’augmentation de la température diminue la solubilité de l’oxygène. Résultat : on se retrouve avec moins d’oxygène dans l’eau.

Puis, l’absence de glace et la hausse des inondations et des tempêtes ont largement contribué à la présence accrue de matières organiques dans les profondeurs du golfe. Ces matières se font ensuite dévorer par des bactéries, qui ont elles-mêmes besoin d’oxygène, ce qui contribue au manque observé.

Des espèces impactées

Cette nouvelle réalité va affecter la présence de plusieurs espèces dans le golfe du Saint-Laurent, qui risquent fort probablement de migrer plus au nord afin de trouver des milieux plus oxygénés. Dans le lot, la morue, le loup atlantique et le turbot pourraient être particulièrement touchés.

Saint-Laurent 2

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