Été 2024 : pourrait-il être trop chaud?

Été 2024 : pourrait-il être trop chaud?


Trop chaud

Dans son aperçu de l'été, MétéoMédia annonçait une saison 2024 particulièrement chaude. Lorsque la chaleur du sud des États-Unis remonte jusqu'à nos latitudes, ça peut chauffer pendant plusieurs jours. Ces longues canicules et vagues de chaleur sont difficiles pour plusieurs. Des séquences prolongées de températures de plus de 30 °C peuvent même devenir dangereuses pour la santé, surtout si l'humidité se met de la partie. Notre expert a retracé les années où le mercure a franchi souvent le seuil de 30 °C dans différentes villes du Québec. Curieusement, elles appartiennent à une autre époque.

« Un été chaud peut être souhaitable pour certains, mais il y a une marge qui fait que l’été sombre dans la zone d’inconfort, estime Réjean Ouimet, météorologue. Au-delà des températures globales de la saison, il faut davantage considérer les chaleurs de pointe. Soit les températures de 30 degrés et plus.

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Canicules meurtrières

Au Québec, les météorologues qualifient une séquence de caniculaire lorsque les maximums atteignent ou dépassent 30 °C durant trois jours consécutifs ou plus. Parfois, elle dure encore plus longtemps. Ce qui contribue à rendre une telle enfilade de journées chaudes difficiles à supporter, ce sont les nuits. De fait, lorsque le mercure demeure au-dessus de 20 °C en pleine noirceur, aucun moyen de se rafraîchir sans l'aide d'un climatiseur.

« Les vagues de chaleur qui s’éternisent contribuent aussi à cette perception d’un été excessif, ajoute Réjean Ouimet. On parle ici d’épisodes qui durent de 10 à 15 jours. En règle générale, la plus longue période de chaleur de l’été au Québec va durer jusqu’à huit jours. Lors des saisons extrêmes, comme en 2022, 2020, 2018 et 2010, ce fut encore plus long. Ces deux derniers étés ont été marqués par des canicules meurtrières. »

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Les vagues se multiplient

Certains étés se distinguent par le nombre de vagues de chaleur qui se multiplie. Lors de ces saisons très chaudes, c'est presque du simple au double. L'on se souviendra de l'année 2018 qui, à ce chapitre, s'est particulièrement démarquée.

« La concentration des journées chaudes va jouer sur la perception d’un été très chaud, estime Réjean Ouimet. En temps normal, à l’échelle du Québec, on a quatre périodes avec des températures à plus de 30 degrés. Lors des étés en chaleur excessive, on a 6 à 7 canicules. Ce fut le cas, entre autres, en 2018 : un été remarquable de chaleur. »

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De plus en plus chaud

Au Québec, l'hiver est froid, le printemps et l'automne sont plutôt frais. Même dans le sud de la province, l'été passe vite et les occasions de chaleur ne sont pas si nombreuses en pourcentage par rapport à l'ensemble de l'année. Toutefois, lors des étés trop chauds, les canicules qui s'étirent, les nuits chaudes et l'humidité représentent un enjeu de santé publique. De fait, de nombreux foyers sont vulnérables aux chaleurs extrêmes, un phénomène qui ne devrait que s'intensifier durant les prochaines années.

« Les minimums sont importants puisque le répit de nuit ne vient pas quand les températures restent élevées, explique Réjean Ouimet. En ville, le phénomène d’îlot de chaleur fait en sorte que c’est beaucoup plus fréquent. Si le phénomène de chaleur est important chez nous, c’est aussi à cause de sa basse fréquence. Par exemple, 10 % des journées d’été sont marquées par des maximums de plus de 30 degrés. Et si on couple ça avec des minimums de 20 degrés, la fréquence baisse à 4 %. De telles vagues de chaleur où on a la chaleur jour et nuit semblent se produire plus souvent qu’avant.

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Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Patrick Duplessis, météorologues.


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