Les hivers québécois prennent de plus en plus l'eau

L'hiver québécois est synonyme de froid et de neige... Pourtant, à en croire les statistiques des dernières années, une nouvelle joueuse fait de plus en plus parler d'elle : la pluie !

Plus de pluie en décembre...

Cette fin de semaine, un important système dépressionnaire frappera le Québec et apportera de grosses quantités de pluie sur de nombreux secteurs du sud du fleuve.

Il n'est pas rare de constater des précipitations liquides au mois de décembre, mais si l'on regarde les statistiques depuis 1960, les épisodes de plus de 25 millimètres semblent être de plus en plus fréquents.

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On se souvient, lors de la dernière décennie, que les épisodes de pluie intense nous avaient, à quelques reprises, volé le Noël blanc dans le sud du Québec.

Pourtant, l'année dernière, tout semblait bien parti : un tapis blanc était bien disposé sur une très grande majorité des secteurs du sud de la province, jusqu'à ce qu'une dépression déverse, à quelques jours du 25 décembre, 35 millimètres de pluie... Faisant disparaître les chances d'un Noël blanc pour la métropole.

De gros épisodes de pluie, peu avant Noël, ont également été enregistrés en 2011 (44 millimètres le 15 décembre) et en 2014 (près de 35 millimètres le 23 et 24 décembre).

Selon Réjean Ouimet, expert météorologue à MétéoMédia, si les épisodes de pluie sont plus nombreux en décembre, c'est également à cause des températures qui sont à la hausse : « si l'on regarde la dernière décennie, seules les années 2007 et 2010 ont connu un décembre plus froid que la normale » et précise que décembre 2018 fut égal à la moyenne.

... Plus de pluie, en général !

Si l'on regarde à l'échelle de l'hiver, les épisodes de pluie intense sont de plus en plus nombreux en hiver.

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Réjean Ouimet constate qu'en plus de l'augmentation du nombre d'épisode de pluie, il y a, plus généralement, une augmentation des précipitations lors d'un hiver normal. « Toutefois, au même moment, et si l'on prend des tranches de 30 années par 30 années, les normales de neige ne cessent de diminuer », remarque notre expert.

Ces données s'inscrivent dans la logique de la théorie des changements climatiques dans la mesure où, selon M. Ouimet, « plus il y a de chaleur, plus il y a de la vapeur d'eau dans l'air, et plus il y a des épisodes de précipitations intenses ».

Un désastre pour tout le monde

Dans le sud du Québec, la pluie peut être une catastrophe. Déjà, les activités touristiques hivernales en prennent un coup : les saisons de la pêche blanche et de la motoneige prennent régulièrement du retard, les stations de ski sont obligées d'utiliser davantage leurs canons à neige, etc.

De plus, s'il pleut en hiver, cela signifie que les températures sont au-dessus du point de congélation et qu'il y a un redoux... Généralement suivi par une période de gel. Ces amplitudes de températures ont un impact direct sur la chaussée, dans la mesure où les nids de poule se forment plus facilement. Les refoulements d'égouts peuvent également être fréquents.