Le courant-jet se déforme et ce n’est pas bon signe...

Le ralentissement du courant-jet augmente la fréquence des phénomènes extrêmes en Amérique du Nord et en Europe. C’est la conclusion à laquelle est arrivée une équipe de chercheurs du Centre de recherche polaire et maritime de l’institut Helmoltz en Allemagne.


En combinant un algorithme d’intelligence artificielle à des modèles de prévision globale, ils ont pu déterminer que le ralentissement du courant-jet est une conséquence directe du changement climatique. Ces algorithmes tiennent compte de la couche d’ozone en très haute altitude. Leurs travaux ont permis de mettre à jour les mécanismes d’interaction entre la stratosphère et la couche d’ozone.

Le courant-jet évolue toujours entre les zones plus chaudes des tropiques et les régions polaires. C’est la différence de températures qui régit l’intensité du courant-jet. Plus cette différence est grande, plus le courant sera rapide. Situé à peu près à 10 km d’altitude, il poussait des pointes de plus de 500 km/h au cours des décennies passées. Il est responsable du mouvement des systèmes météo de l’ouest vers l’est. Plus il est rapide, plus il prend une trajectoire « zonale », c’est-à-dire qu’il file de façon rectiligne.

Lorsque la différence entre les tropiques et les pôles est moins grande, le courant-jet ralentit. Il commence alors à se déformer, créant de nombreux méandres. L’apparition de ces méandres va permettre aux événements météo extrêmes d’envahir nos latitudes. Les chercheurs donnent comme exemple, la vague de froid du Midwest américain de l’hiver 2019 et les vagues de chaleur extrême en Europe, comme celles de 2003, 2006, 2015 et 2018.

C’est le réchauffement de l’Arctique qui fait que le courant-jet a grandement ralenti sa vitesse, puisque la différence de températures entre les tropiques et le pôle Nord est moins grande, il se déforme plus facilement.

Ceci permet des descentes d’air froid plus fréquentes et plus intenses. En été, le ralentissement permet des vagues de chaleur plus longues et plus excessives. Le mariage des modèles de météo globale et de l’intelligence artificielle s’annonce très prometteur.

Pour les chercheurs, il ne fait aucun doute que cette nouvelle façon de faire va augmenter la précision des prévisions climatiques apportant, du même coup, des preuves solides du changement climatique aux décideurs politiques.

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