Des bitcoins générés grâce à des volcans

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La consommation énergétique pour l’extraction de cryptomonnaie surpasse parfois celle d’un petit pays tout entier. Pourtant, c’est un petit pays, le Salvador, qui entend bien faire du bitcoin une monnaie légale parallèle grâce à son énergie géothermique.


Il est fascinant de constater à quel point le bitcoin peut fluctuer en fonction de ce qu’une ou des personnalités influentes publient sur Twitter. On a qu’à penser à Elon Musk, directeur général de Tesla, qui a tweeté que la compagnie n’accepterait plus de paiements en bitcoin, provoquant ainsi une dépréciation de la cryptomonnaie. Mais cette fois, c’est au tour du président salvadorien Nayib Bukele de faire bouger les marchés.

L’attrait pour cette cryptomonnaie a effectivement augmenté le mois dernier lorsque le Salvador a annoncé qu’il reconnaîtrait le bitcoin comme monnaie légale aux côtés du dollar américain, ce qui en ferait le premier pays au monde à intégrer une monnaie uniquement numérique dans son système financier. Mais, la stratégie fiscale pionnière salvadorienne ne s’arrête pas là ! Le président Bukele a également annoncé que le cryptominage serait alimenté par des volcans.

géothermie

Qu’est-ce que le cryptominage ?

Il s’agit de l’un des deux moyens pour obtenir de la cryptomonnaie. Des personnes, appelées « mineurs », résolvent des algorithmes mathématiques complexes à l’aide d’ordinateurs super puissants et se voient rétribuer par l’octroi de bitcoins. Or, ces ordinateurs nécessitent une énorme quantité d’énergie, qui s’accompagne d’une augmentation des émissions de CO2 dans les pays largement alimentés par les combustibles fossiles. La quantité d’énergie peut aussi varier selon que la valeur du bitcoin augmente ou diminue.

La géothermie au service du cryptominage

Ainsi, le Salvador prévoit créer une nouvelle installation qui fournira 95 MW d’énergie géothermique afin d’alimenter le processus d’extraction de bitcoins. La nouvelle infrastructure d’énergie géothermique sera totalement exempte d'émission de CO2, un aspect très important pour le pays. Il faut savoir qu’environ un quart de la production d’électricité au Salvador provient de sources géothermiques alimentées par les deux douzaines de volcans sur son territoire.

Qu’en est-il au pays ?

Le Canada, qui compte plusieurs mineurs de bitcoins sur son territoire, a un réseau énergétique qui est constitué à plus de 80 % de sources non émettrices de CO2, soit l’hydroélectricité et le nucléaire ainsi qu’un peu d’énergie éolienne et de solaire.

Et, tout porte à croire que les cryptomineurs recherchent désormais activement ce genre de sources énergétiques pour leurs opérations, comme en témoigne l’intérêt de ce consortium d’entreprises de l’Ouest canadien qui a réussi à sécuriser 20 MW des 600 MW provenant d’une nouvelle source d’énergie éolienne qui doit être mise en service en Alberta, l’année prochaine.

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Et dans la province ?

Au Québec, le climat froid qui contribue à refroidir les immenses serveurs, attire aussi les cryptomineurs. Des politiques ont même été mises en place pour gérer ce secteur d’activités.

Entre autres, les nouveaux projets en lien avec la cryptomonnaie sont soumis à des tarifs d’électricité « dissuasifs » d’Hydro-Québec applicables s'ils excèdent leur consommation autorisé pour un usage cryptographique à un tarif déterminé par la société d'État. Celle-ci oblige aussi les cryptomineurs à limiter leur consommation d’énergie jusqu’à 300 heures par hiver, pour éviter de surcharger le réseau pendant les périodes de froid.

D'après les informations de Daniel Martins, journaliste à The Weather Network


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