Un record de température qui dérèglera toute la planète

En juillet 2023, on a mesuré la température de l’eau en Floride à 38 °C. Cette valeur constitue un record de chaleur de tous les temps pour les océans. De plus, les températures de l’océan Atlantique Nord sont aussi à un niveau record cette année. Nous sommes également en présence d’un phénomène El Niño qui a comme signature, des températures de l’eau de surface dans le Pacifique plus élevées que la normale. Toute cette eau chaude aura des répercussions majeures sur les écosystèmes de la planète.

Nos émissions de gaz à effet de serre provoquent l’accumulation de chaleur dans le système climatique. Les océans absorbent 90 % de ce surplus de chaleur. Tant que nos émissions ne seront pas maîtrisées, les océans vont continuer de se réchauffer.

Puisque la température de l’eau varie plus lentement que la température de l’air, les océans ralentissaient le réchauffement climatique depuis des décennies. Malheureusement, c’est aussi vrai dans l’autre sens. Une fois que tous les océans, qui couvrent 71 % de la surface du globe, seront très chauds, il faudra beaucoup de temps pour qu’ils se refroidissent à nouveau, et ce, même si les émissions de GES sont complètement stoppées. C’est pourquoi il est urgent d’agir avant que la température des océans ne monte trop.

Une eau plus chaude va injecter une plus grande quantité de vapeur d’eau dans l’atmosphère. Ceci aura pour effet d’augmenter les quantités de précipitations lors d'événements pluvieux. Les risques d’inondations sont ainsi accrus. Les systèmes tropicaux, comme les ouragans, se nourrissent d’eau chaude. Plus la température des océans sera élevée, plus les tempêtes tropicales se formeront, mettant à risque les populations vivant près des côtes.

On parle souvent de la hausse du niveau de la mer due à la fonte des pôles et des glaciers du Groenland. Ce phénomène sera amplifié par l'expansion thermique de l’eau plus chaude. De plus, l’eau contient de l’oxygène. L’eau chaude ne peut contenir autant d’oxygène que l’eau froide. On a vu à plusieurs reprises de grandes quantités de poissons retrouvés morts dans de l’eau devenue trop chaude, comme ce fût le cas sur les côtes du Texas en 2023. Ces poissons sont morts asphyxiés.

Même chose pour ce qui est de la capacité d'absorption de CO2 par les océans. Ceux-ci sont d’immenses puits de carbone qui contribuent à retirer une bonne quantité de carbone de l’atmosphère. Lorsque la température de l’eau augmente, leur capacité d'absorption du carbone diminue. La concentration de GES dans l’atmosphère augmente alors.

Le réchauffement des océans a aussi des effets directs sur la faune et la flore. Plusieurs organismes ne peuvent s’adapter à une eau trop chaude, comme le homard. Les coraux disparaissent déjà de plus en plus. Ils sont à la base de la chaîne alimentaire océanique. Sans eux, plusieurs espèces ne pourront survivre. Les océans nourrissent trois milliards de personnes.

En 2023, la température des océans est à son plus chaud sur Terre. Dans l’Atlantique Nord, elle est même à un niveau record. Pendant ce temps, la quantité de glace est, quant à elle, à son plus bas. Nous devons donc faire vite afin d’éviter d’atteindre le point de non-retour.


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