Il faudra s'habituer à la météo extrême au Québec

Précipitations abondantes, feux de forêt, sécheresse : les événements météo extrêmes se multiplient cet été dans la province. S’agit-il d’une tendance qui s’installe en raison des changements climatiques? Explications.


Le Québec subit des extrêmes

Cette année sort de l’ordinaire en ce qui concerne la météo extrême. « On le voit depuis le début du printemps avec le verglas, les feux de forêt et une longue période de sécheresse. [Depuis quelques semaines], on a droit à des inondations, alors que certaines régions sont aux prises avec de la sécheresse », explique André Monette, chef du service météorologique à MétéoMédia.

Depuis le début de juillet, les quantités de pluie reçues sont largement supérieures aux normales saisonnières, notamment à Montréal, Sherbrooke et Québec. C’est en raison de l’excès d’humidité dans l’atmosphère, qui est présent en raison de la chaleur abondante.

« Avec nos modèles climatiques, on peut s’attendre à une augmentation de ces précipitations extrêmes dans le futur en raison du réchauffement », note quant à lui Chris McCray, spécialiste en simulations et analyses climatiques chez Ouranos. Les inondations pourraient donc faire plus souvent partie du paysage québécois.

Les changements au niveau de la circulation atmosphérique ont aussi des conséquences sur ces extrêmes. « Les patrons de cyclones et anticyclones vont faire en sorte que certaines régions vont être plus sèches ou plus arrosées », ajoute M. McCray.

Des extrêmes… plus extrêmes

André Monette explique qu'on doit regarder la situation globale sur plusieurs années. « On ne peut pas regarder spécifiquement un endroit, par exemple le sud du Québec, et dire que si en 2023 il y en a plus, ça confirme les changements climatiques. En 2024, le Québec pourrait éviter ces phénomènes, et on ne pourrait pas faire la conclusion inverse que les changements climatiques sont arrêtés », nuance-t-il.

Une étude menée par CarbonBrief publiée en 2022 a analysé 504 phénomènes météorologiques extrêmes. Le constat : 71 % d’entre eux ont été rendus plus probables ou plus graves en raison des changements climatiques.