Une anomalie se développe dans l'océan Pacifique

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Une zone d’eau anormalement chaude se développe actuellement dans le nord de l’océan Pacifique. Cette anomalie, qu’on peut qualifier de canicule marine, n’est d’ailleurs pas près de tirer sa révérence.


Par définition, une canicule marine implique une séquence d’au moins cinq jours avec des températures de l’eau de surface largement supérieures à la normale dans la même zone d’un bassin océanique.

Des changements de pression et dans les vents ont encouragé la hausse des températures de surface sur une large portion de l’océan, entre le nord de l’Asie jusqu’à la côte ouest de l’Amérique du Nord.

L’événement a pris naissance au début du mois de mai, après qu’une zone de haute pression se soit renforcée près de la côte ouest américaine, étendant son influence jusque dans le nord de l’océan Pacifique.

CORRECTION

Ce contexte atmosphérique, en diminuant l’influence des vents, a favorisé le développement de la chaleur ambiante près de la surface des eaux. Puisque les rafales permettent aux eaux profondes, plus froides, de se mélanger à la chaleur de celles présentes à la surface, leur absence entraînera une augmentation de la température de l’eau de surface.

De plus, un mercure anormalement élevé sur une longue période est d’ailleurs un des facteurs ayant mené à cette canicule marine. En effet, deux phases d’anomalies chaudes prononcées ont été observées à la fin mai et à la fin juin (qui s’est étirée jusqu’au début du mois de juillet).

ANOMALIE SST

Les températures continuent d’augmenter dans l’océan, surtout vers la côte ouest américaine - au fur et à mesure que les eaux chaudes de l’ouest du Pacifique sont poussées vers l’Amérique du Nord. Un mercure allant jusqu’à 4 °C au-dessus des normales a été recensé au sein d’une zone au large de la Colombie-Britannique. Pour l’instant, il est avancé que cette chaleur inhabituelle restera bien campée dans le bassin pacifique jusqu’au mois d’août, voire plus longtemps.

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Ce n’est pas la première fois qu’un tel phénomène se produit dans l’océan Pacifique. L’an dernier à la même période, les températures de l’eau de surface ont même grimpé jusqu’à 6 °C au-dessus des normales saisonnières.

Une telle tiédeur inhabituelle peut avoir des impacts marqués sur la vie marine - notamment sur la croissance du phytoplancton et des algues et le blanchiment des coraux.

Des phénomènes plus fréquents

Tout indique que les canicules marines risquent d’être de plus en plus nombreuses : au cours de la dernière décennie, des épisodes caniculaires plus nombreux et plus intenses ont effectivement été observés, dans le bassin pacifique comme ailleurs.

GRAPHIQUE

Un exemple marquant est le «Blob», une des plus intenses canicules marines jamais recensées qui s’est formée sensiblement au même endroit en 2013, soit au large des côtes de la Colombie-Britannique. Ce phénomène a étiré sa visite jusqu’en 2016, avant de graduellement perdre des plumes.

Entre 1925 et 2016, le nombre de jours avec une canicule marine quelque part sur le globe a augmenté de près de 50 % - et cette tendance risque d’augmenter au cours des prochaines années.


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