Hiver rude = été moche? Réponse ici.

Joey OlivierChef Contenu Éditorial
Joey Olivier

Une croyance populaire veut que les hivers rudes au Québec soient également suivis d’étés plutôt frais, voire moches. Notre équipe a colligé quelques statistiques avec notre expert Réjean Ouimet afin de vérifier si ce mythe tenait la route. Voici le résultat.

Tout d’abord, spécifions qu’il ne s’agit pas ici d’une prévision, mais d’un état de fait. Notre expert a compilé les hivers (depuis 1942) qui ont été plus froids que la moyenne.

« Au total, on peut considérer que 26 hivers durant cette période ont été froids. Sur cet échantillon, 8 étés qui ont suivi ont été plus chauds que la moyenne, tandis que la chaleur a été timide durant 18 autres périodes estivales », mentionne Réjean Ouimet, expert à MétéoMédia.

En d’autres mots, dans la majorité des cas, la proportion des étés chauds après des hivers froids n’est pas en la faveur de la chaleur.

« La réalité est encore pire lorsque l’hiver froid a été caractérisé par une séquence de mois froids ou plus froids que la moyenne, soit des mois consécutifs (de 4 à 6 mois) sous la moyenne. Par la suite, l’été a été plus frais que nos attentes 7 fois sur 10 », conclut Réjean Ouimet.

Mais bon, il ne faut pas désespérer quand même ! Il n’est pas joué à l’avance que les mois de février à avril seront sous les normales de saison.

L’allure du printemps donne également lieu à son lot de spéculations sur l’allure de l’été. Encore une fois, il est difficile de se prononcer directement sur la corrélation entre un printemps moche et un été moche.

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Voici quelques exemples :

Printemps froid, été normal

Un des printemps très frais à Montréal a été celui de l’année de l’Expo 67. La température moyenne avait alors été de 2,5 °C. L’été suivant, les grandes chaleurs (plus de 30 °C) n’étaient pas au rendez-vous, mais la saison estivale a été saisonnière à tous les points de vue. La température moyenne au printemps à Montréal est de 5,9 °C et de 233 mm de pluie.

Printemps pluvieux, été sec

En 1983, le Québec a connu son printemps le plus pluvieux, avec 346 mm de pluie, ce qui représente 53 jours de précipitations. Pourtant, la période estivale cette année-là a été chaude et sèche, avec seulement 140 mm de pluie. La température moyenne en été à Montréal est de 20 °C, avec 270 mm de précipitations.

Printemps moche, été moche

Il existe cependant des exemples de printemps moches qui se poursuivent l’été qui suit. En 1974, le printemps a été frais et pluvieux, avec 295 mm de pluie et une température moyenne de 3,7 °C. L’été suivant, la moyenne au mercure a été de 19 °C avec 30 jours de pluie, dont plusieurs avec 20 mm et plus.

L’été à l’opposé du printemps

Il est également possible que l’été fasse un pied de nez au printemps. Ce fut le cas en 1947. Le printemps avait alors été frais (moyenne de 4,2 °C) et humide (253 mm de pluie), tandis que l’été avait été plus chaud que la normale, avec 81 jours où il a fait plus de 20 °C et 19 jours avec plus de 30 °C.

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