Enseigner, les deux pieds dans la neige

Véronique SaumurePrésentatrice et Créatrice de Contenu
Véronique Saumure

Une classe de l’école primaire Wilfrid-Pelletier, de l’arrondissement d'Anjou, est vide. Les élèves sont dehors. Pourtant ce n’est pas l’heure de la récréation. L’enseignante Vanessa Beaudry est avec eux. Curieuse, je mets ma tuque et mes mitaines et je vais lui parler.

La journée est magnifique, le ciel est bleu et le thermomètre affiche -10 °C. Je retrouve Vanessa dans le parc jouxtant l’école, habillée de la tête aux pieds. Assis dans la neige, une vingtaine d’élèves de 6e année l’écoutent attentivement. Ils sont en classe, mais dehors.

Mais est-ce qu’il y a des trucs qui s’enseignent mieux en plein air ?

«Tout ce qui touche la géographie, la nature ou même les sciences, ça s’enseigne mieux dehors. Au lieu d’apprendre les sortes d'arbres, les roches et les oiseaux sur un tableau interactif, on les voit en vrai. Mes élèves font de l'expérimentation active et ils intègrent mieux la matière de cette façon.» *- Vanessa Beaudry, enseignante *

Être dehors, en contact avec la nature comporte des bienfaits énormes. C’est prouvé scientifiquement. Le plein air stimule nos endorphines, active notre hormone de bonheur (la dopamine) et réduit notre taux de cortisol, notre stress.

*«Mes élèves en difficulté sont plus motivés, sont plus persévérants et leur niveau de stress semble avoir diminué. Ils semblent plus apaisés après avoir passé un moment à l'extérieur.» * *- Vanessa Beaudry, enseignante *

La routine est instaurée depuis quelques mois déjà. Quotidiennement, peu importe la météo, l’enseignement se fait en plein air, à raison d’une heure par jour.

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*« Il n’y a pas de mauvaise météo, il y a juste des gens mal habillés. Alors bien habillé tout devrait bien aller. » * *- Vanessa Beaudry, enseignante *

Le concept ne date pas d’hier

En 1941, au Royaume-Uni, Lawrence Holt et Kurt Hahn ont initié le mouvement de pédagogie en plein air, Outward Bound. Ce mouvement a, par la suite, été implanté au Canada en 1969.

L'enseignement en extérieur relève aussi d’un modèle scandinave appelé Forest school. Un concept qui favorise les saines habitudes de vie, le contact avec la nature et la réussite scolaire.

Au Québec, pour stimuler l’apprentissage en extérieur, un guide en ligne sur l’éducation à ciel ouvert est disponible. Consultez-le juste ici.

Contrer le « déficit nature »

Petite, je jouais dehors. Tout le temps. La télé était réservée au samedi matin pour que je puisse regarder les bonhommes tout en mangeant mon bol de céréales. Les enfants d'aujourd'hui passent, en moyenne, jusqu'à 44 heures par semaine devant un écran. Divisé par sept, cela fait six heures par jour ! En moyenne combien de temps passent-ils à l’extérieur ? Moins de dix minutes par jour. Et pour certains enfants, l'accès à la nature est tributaire de son code postal.

Être dehors, n’est-ce pas merveilleux ?

On s'oxygène le cerveau, on diminue notre stress, on développe notre confiance et notre estime de soi, on expérimente et en prime on devient un vecteur positif auprès de notre famille et de nos amis.

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Prêcher par l’exemple, n’est-ce pas ce que l’on dit ?

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