Chaque année, les satellites sauvent des milliers de vies

Depuis le lancement du premier satellite météo en 1960, cet outil météorologique n’a cessé de se perfectionner. Il est aujourd’hui essentiel au travail des météorologues. Grâce à lui, il est possible de prévenir, bien à l’avance, la population lors d’épisodes de temps potentiellement dangereux. En 1900, un ouragan a frappé Galveston au Texas, faisant 8000 morts. Si on avait eu des satellites à l’époque, ce nombre aurait été beaucoup plus petit.

Joueur principal de la prévision

Avant l’arrivée du satellite, les prévisionnistes utilisaient les données recueillies par les stations d'observation pour faire leurs prévisions. Pour qu’une prévision soit précise, il faut un portrait, le plus détaillé possible, de l’atmosphère à un moment précis. Toutes les observations sont, par la suite, injectées dans les modèles de prévision. En ayant une image précise de l’atmosphère, les modèles sont capables de déterminer le comportement de celle-ci dans les heures à venir. Cette image doit être la plus détaillée possible et comprendre toutes les régions du globe. Mais puisque la Terre est recouverte à 71 % par les océans et qu’il n’y a que très peu de stations d’observation en mer, l’image restait incomplète. Il faut aussi considérer que l’atmosphère est en trois dimensions. Les données des stations sont recueillies au sol et ne nous donnent pas un portrait de ce qui se passe en altitude. Selon les prévisionnistes, le manque de données sur les vents en altitude serait problématique pour en arriver à une prévision très précise. De nos jours, 90 % des données injectées dans les modèles de prévision viennent des satellites.

Capable de mesurer à partir de l’espace

Les nouvelles générations de satellites sont capables de prendre une foule de relevés à partir de l’espace. Nous utilisons deux types de satellites, les satellites géostationnaires et les satellites défilants sur une trajectoire polaire. Les géostationnaires sont déployés à 36 000 km d’altitude et sont positionnés au-dessus d’un point fixe à l’équateur. Puisqu’ils tournent en même temps que la Terre, ils nous permettent d’avoir une image de la même région du globe en tout temps. Ils sont surtout utilisés pour photographier et suivre le mouvement des nuages. En mettant plusieurs images bout à bout, les météorologues obtiennent une animation des déplacements nuageux.

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Les satellites défilants se déplacent à plus basse altitude, soit environ à 800 km au-dessus de nos têtes. Ils ont une trajectoire qui passe par les pôles en se décalant un peu après chaque orbite. Ils peuvent donner une image de la Terre au grand complet toutes les douze heures. Étant plus près du sol, ils sont capables de prendre des mesures de l’atmosphère à plusieurs niveaux. Ils mesurent la température, la pression atmosphérique et la quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air. De plus, ils prennent des mesures sur toute la colonne d’air. Toutes ces données servent aux modèles pour calculer le temps qu’il fera plus tard aujourd’hui, demain, après demain et à plus long terme. C’est d'ailleurs cette grande quantité de données qui a permis aux modèles d’augmenter la précision des prévisions à long terme.

Autre volet non négligeable, une nouvelle génération de satellite (Aeolus) est équipée de technologie laser qui lui permet de prendre des mesures de la force et de la direction des vents dans toute la colonne d’air jusqu'à une altitude de 30 km. Ces données étaient, précédemment, prises par des ballons-sondes. Puisque ceux-ci ne sont pas déployés partout sur le globe, les satellites peuvent remplacer les données manquantes, toujours dans le but d’avoir une image de l’atmosphère la plus exacte possible pour que les modèles arrivent à des prévisions plus précises. Rien n’a eu un aussi grand impact sur la qualité de la prévision météo que l’arrivée des satellites.