Dans 30 ans, l'hiver au Québec va ressembler à ceci

Ces prévisions sont peut-être fiction pour l'instant, mais les faits cités sont tirés des nombreuses études sur les changements climatiques qui ont été réalisées à ce jour.


En bref, l'hiver en 2050 au Québec :

  • Sera nettement plus doux;

  • Donnera lieu à plus de précipitations;

  • À Montréal : comme à Washington en 2020.

L’hiver est la saison qui se réchauffe le plus

En 2015, Ouranos a publié un document exhaustif sur le climat québécois de 2050. ( https://www.ouranos.ca/publication-scientifique/SyntheseRapportfinal.pdf ) La première phrase de ce rapport mentionne que : ‘’Les conséquences de la hausse des températures sur l’économie et le bien-être des populations seront ressenties dans toutes les régions et dans tous les secteurs d’activités.’’ Cette affirmation montre bien l’ampleur des impacts des changements climatiques à venir. Pour la période de 1950 à 2011, la température moyenne au Québec a monté de 1 °C à 3 °C. Il est prévu que le réchauffement soit de 2 °C à 4 °C pour la période 2041-2070, et de 4 °C à 7 °C d’ici la fin du siècle. En janvier, à Montréal, la température moyenne, incluant les valeurs diurnes et nocturnes, est de -15 °C. Celle-ci grimpera à -10 °C en 2050, avec pour résultat une augmentation des épisodes de dégel au cours de l’hiver dans le sud du Québec.

Plus de redoux

En ce moment, nous enregistrons, bon an mal an, 30 journées avec un mercure en haut de zéro à Montréal pendant l’hiver. Il est envisageable que ce chiffre double d’ici 2050. Ce ne sera pas la disparition complète de l’hiver, mais celui-ci sera largement raccourci. En 2016, la dernière année avec un fort phénomène El Niño, Montréal a connu 52 journées en haut de zéro. Mauvaise nouvelle pour les patinoires extérieures, les coûts reliés à l’entretien de celles-ci feront qu'elles disparaîtront du paysage de nos quartiers. En 2018, la Ville de Montréal annonçait la fermeture définitive de la patinoire du lac des Castors, qui n’avait été en activité que 37 jours l’hiver précédent contre une moyenne de plus de cent jours par le passé.

Plus de précipitations

Cette hausse des températures permettra à l'atmosphère de contenir plus de vapeur d’eau et ainsi générer plus de précipitations. D'ailleurs, les plus fortes accumulations de neige se produisent autour de -5 °C et non pas à -15 °C. Un hiver plus doux voudra dire un hiver avec plus de précipitations et surtout plus de bascules de neige à la pluie, augmentant la fréquence du risque d’épisodes verglaçants. Si vous n’aimez pas l’hiver, ne vous réjouissez pas trop vite, car nous aurons encore des vagues de froid, mais moins souvent et de moins longue durée.

Devra-t-on déménager la 132 et la 138 ?

Selon le Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le niveau du Saint-Laurent montera de 30 à 75 cm d’ici 2050. Cette hausse combinée à la fréquence accrue des tempêtes érodera le littoral du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et de la Côte-Nord. D'importants axes routiers devront probablement être consolidés, reconstruits ou même déplacés. Toutes les routes longeant le bord de mer seront malmenées par les marées et les vagues générées par des tempêtes de plus en plus fortes et fréquentes.

Des cerisiers dans le sud du Québec

Selon une étude publiée sur le blogue scientifique de PLOS One, les grandes villes de l’hémisphère Nord seront plus touchées que leurs consoeurs de l’hémisphère Sud. Ainsi, le climat de 2050 à Montréal ressemblera à celui de Washington. Peut-être que la vision de cerisiers en fleurs au printemps nous fera plus facilement oublier nos hivers d'antan. Nous ne serons pas les seuls à subir un changement notable du climat. Selon PLOS One, la ville de Londres connaîtra un climat comparable à celui de Barcelone, et Madrid croulera sous une chaleur comparable à celle que connaît Marrakech en été.